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Actualités départementales

19 novembre 2020

CDEN du 17 novembre 2020
"Bilan de rentrée"

Déclaration liminaire du SNE34

 

M. le Préfet, M. le Directeur Académique, Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,

 

 

Depuis le début de cette année scolaire, les enseignants sont au rendez-vous. Une fois de plus, leur sens de l’intérêt général est à la hauteur, malgré les craintes et malgré les obstacles.

 

En effet, si la nécessité d’ouverture des écoles en ce début d’année scolaire est une évidence pour la plupart, en tout cas pour nous, sa mise en œuvre a laissé un goût très amer aux enseignants. La crise sanitaire s’accompagne d’une crise de confiance qui n’a quasi jamais été aussi grande.

 

La gestion des masques, principale protection avec les gestes barrière, s’est révélée catastrophique. Beaucoup d’enseignants n’ont reçu que 3 masques tissu réutilisables par personne pour la première période. Ces masques de la marque DIM ont montré leur possible toxicité dans des conditions d’utilisation « de la vie courante », notamment si le masque est humide, et le ministère recommande désormais, pour cette raison, de ne plus les utiliser. Tant et si bien qu’il n’y avait plus de masques fournis par l’employeur dans les écoles à la rentrée des vacances d’automne, le temps que les directeurs en récupèrent de nouveaux dans les circonscriptions. Ces derniers, d’une autre marque, ont été fournis en nombre suffisant.

 

Le moral et la confiance des collègues ont de nouveau été mis à mal à la rentrée des vacances d’automne, lorsque l’hommage à Samuel Paty qui avait été organisé dans de nombreuses écoles a finalement été réduit au strict minimum, l’information arrivant 3 jours avant, par les médias comme d’habitude. Les ordres et contre-ordres ont désarçonné les équipes. Ce moment était important pour la communauté éducative. Il aurait dû être reporté et célébré de manière appropriée.

 

Par ailleurs, il est évident que la deuxième vague n’a pas été aussi bien « préparée » que le laisse entendre la communication ministérielle, creusant encore la défiance des collègues. Dans de nombreuses écoles, les équipes sont désabusées lorsqu’elles voient qu’elles se mettent en quatre pour échelonner entrées, sorties et récréations pendant que les élèves sont joyeusement brassés à la cantine, par manque de place et/ou de personnel municipal. Ces choses-là auraient dû être anticipées, dans un dialogue entre l’éducation nationale et les mairies.

 

Pourtant, les enseignants répondent présents, malgré leur exposition toujours incertaine, malgré le jour de carence s’ils attrapent le COVID, malgré leur ministre qui s’adresse à la population en priorité puis aux enseignants, malgré le peu de confiance qu’ils ont malheureusement en leur institution. Certains enseignants continuent même d’exercer, par choix, alors qu’ils sont à risque et pourraient bénéficier d’Autorisations Spéciales d’Absence.

 

Le SNE est conscient des difficultés et les dénonce. Notre syndicat, spécialisé dans le premier degré, n’a pourtant pas souhaité s’associer à l’appel à la grève du 10 novembre, considérant qu’il ne s’agissait ni du bon moment, ni de la bonne manière de procéder.

 

Pour finir, nous constatons qu’il n’existe toujours pas de chiffres précis permettant de mieux connaître le degré d’exposition des enseignants au virus, puisque le ministère ne communique que les chiffres de contaminations des personnels, ce qui englobe les personnels administratifs qui ne sont pas face à élèves. L’engagement des enseignants nécessite pourtant une connaissance précise des risques qu’ils encourent. C’est la moindre des choses. Une forme de respect. Qui engage la confiance.

 

Ces chiffres sont demandés, au niveau départemental, en questions diverses.

 

 

Je vous remercie pour votre attention.

Patrick Ruiz, pour le SNE Occitanie

Compte rendu

Ce 17 novembre 2020 se tenait un Conseil Départemental de l’Education Nationale, composé du DASEN, du préfet, des syndicats d’enseignants, des représentants des fédérations de parents d’élèves, des DDEN, des élus du département et des élus des mairies.

L’ordre du jour était de faire un bilan sur la rentrée.

 

Forte hausse des demandes d’instruction dans la famille

368 nouvelles demandes ont été faites au 3 novembre, notamment à cause du refus de port du masque, au total 588 élèves sont en instruction dans la famille contre 316 l’an dernier.

Le SNE et d’autres organisations syndicales exposent au DASEN leur inquiétude face à cette situation. Le SNE indique que dans de nombreux cas, les équipes savent très bien ce que donnera cette instruction, lorsque les familles n’ont pas le niveau scolaire, ni l’autorité sur leur enfant nécessaires à une instruction qualitative. Notre syndicat demande quelles sont les modalités de traitement des demandes et dans quel délai est effectué le suivi par les IEN.

Le DASEN précise que dans les textes actuels, il n’est pas prévu de demander l’avis de l’équipe pédagogique, seule la mairie fait une première visite et indique les raisons de la demande. Une visite de l’IEN est effectuée dans les 3 mois suivant la déclaration, à domicile ou non. Si la visite montre des lacunes, une seconde visite est organisée, mais il faut laisser le temps aux familles de résoudre les difficultés. Les derniers textes permettent aux IEN d’évaluer le niveau scolaire de l’enfant. Le DASEN attend un nouveau cadrage ministériel.

 

 

Avis du SNE : l’avis des équipes pédagogiques sur les élèves concernés par ces déclarations d’instruction en famille serait bénéfique pour cibler et prioriser les visites des IEN auprès de ces élèves. Cela éviterait une perte de temps dommageable dans certaines situations où l’instruction en famille est un échec couru d’avance.

 

Le Dédoublements GS-CP-CE1 en REP et REP+, les GS-CP-CE1 à 24 partout

Le DASEN expose les chiffres des mesures phares du quinquennat :

Le dédoublement des CP-CE1 en REP et REP+ est finalisé, avec 288 dispositifs dédoublés (180 en dédoublement strict, 108 en co-enseignement).

315 classes GS sont en mesure de positionner les élèves de GS à 24 (84%).

 

Avis du SNE :Le SNE fait remarquer aux membres du CDEN qu’il manque dans l’exposé du DASEN deux mesures annoncées à finaliser d’ici 2022 : le dédoublement des GS en REP et REP+, ainsi que la limitation des CP et CE1 à 24 partout. Le DASEN indique qu’elles seront effectives à la rentrée 2022. Des dotations si importantes sont-elles possibles aux deux prochaines rentrées ? Le SNE restera vigilant sur la tenue des promesses ministérielles.

 

Nombre d’enseignants contaminés dans l’Hérault

 

Concernant la crise sanitaire, le SNE a demandé au DASEN des chiffres précis et obtenu des réponses sur la contamination des enseignants de l’Hérault :

 

23 enseignants ont été contaminés la semaine précédant les vacances d’automne dans l’Hérault : 7 en collège, 6 en lycée, 10 en écoles.

 

15 ont été contaminés durant la première semaine de reprise depuis les vacances d’automne, 21 l’ont été durant la deuxième semaine.

 

 

Avis du SNE : Les chiffres de contamination des élèves donnés par le ministère ont donné lieu à une polémique. En effet ils différaient de ceux de Santé Publique France, essentiellement à cause d’un biais dans la collecte des données, basée sur les déclarations des familles. La remontée des chiffres de la contamination des enseignants nous semble plus fiable, puisque les enseignants positifs se déclarent aux directeurs et chefs d’établissement qui doivent effectuer un pré-traçage des cas contacts.

 

Il est quasiment impossible de savoir si, individuellement, un enseignant a été contaminé sur son lieu de travail ou ailleurs. Cependant, les comparaisons statistiques peuvent révéler certains éléments.

 

La semaine précédant les vacances d’automne, dans l’Hérault, le taux de contamination des enseignants du premier degré était donc de 0,18%. Dans le secondaire il était de 0,19%. Cette même semaine, dans l’Hérault, le taux moyen de contamination de la population héraultaise (taux d’incidence) était de 0,26%.

 

Ces données sont intéressantes car la population n’était pas encore confinée. Les taux montrent donc que les enseignants, qu’ils soient du premier ou du second degré, avaient une exposition légèrement inférieure à celle du reste de la population héraultaise. Cet élément permet de mieux objectiver le risque. Il serait néanmoins plus instructif de pouvoir comparer non pas à la population totale, mais à la population active héraultaise, forcément plus exposée que la moyenne sur les lieux de travail, mais ces données manquent. Il serait également intéressant de connaître le nombre d’enseignants contaminés en maternelle et en élémentaire (distinction non donnée par le DASEN mais demandée par le SNE).

 

L’évolution des taux de contamination des enseignants les semaines suivantes ne montre pas d’augmentation. Effet des vacances ? Résultat des mesures de couvre-feu puis de confinement ? Impact du nouveau protocole et notamment des masques en élémentaire ? Nous n’avons pas les compétences pour en juger.

 

 

 

Autres chiffres données par le DASEN

891 élèves de moins dans le 1er degré cette année.

Le taux d’encadrement des élèves est en hausse, ce qui est dû à la baisse du nombre d’élèves et de l’augmentation de la dotation en postes cette année.

 

49 postes créés en plus dans le 1er degré, sans compter l’utilisation de remplaçants sur des ouvertures. Solde total à

+70 (93 ouvertures et 23 fermetures), dont 16 dispositifs dédoublés.

 

-15 postes RASED

+15 dispositifs particuliers

+1 ULIS

+4 enseignants référents

+1 enseignant itinérant du voyage

Décharges : + 2,72 ETP

Remplacements : Taux à 10,50 % (nombre de remplaçants par rapport au nombre total d’enseignants).

20% de plus de demi-journées non remplacées par rapport à la même période l’an dernier, avec 600 demi-journées non remplacées sur 15 jours.

45 contractuels recrutés dans l’Hérault pour le premier degré.

143 élèves en attente d’AESH, l’administration est encore en phase de recrutement.

 

Patrick Ruiz

Elu CTSD-CDEN SNE Occitanie 

DL
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